Des mesures, oui, mais quelles mesures ?

Par Jacques Grelet , IRD US IMAGO BrestLe volume des données acquises lors de la campagne est important. Actuellement, nous avons plus de 60 Go d’espace sur un disque alloué aux scientifiques par le service électronique de l’Atalante. Les données acquises y sont regroupées depuis tous les instruments mis en œuvre. Nous vérifions la qualité et l’intégrité des données au fur et à mesure de leurs acquisitions. Il est  nécessaire de faire cela régulièrement, car une journée d’Atalante coûte très cher. Si un appareil dysfonctionne ou donne des résultats biaisés, il faut s’en rendre compte au plus tôt, afin d’intervenir  pour corriger le problème.  Ce n’est pas de retour au laboratoire que l’on doit s’apercevoir qu’un tel appareil n’avait pas fonctionné depuis le premier jour !A bord, chacun d’entre nous est responsable d’une ou partie des différentes chaines d’acquisition et de traitement des instruments : Gérard E. pour les données d’ADCP de coque moi-même, Jacques G. pour les données de la CTD  Fred M. pour celle des profileurs de courant LADCP montés sur la CTD Sophie C. pour le suivi des données de salinités Alex G. pour l’oxygène. Par exemple, les résultats des analyses de salinité et d’oxygène sont comparés avec les données des capteurs de la CTD quasiment au jour le jour. Si les capteurs dérivent légèrement, les données seront ajustées à partir des analyses. Par contre, si un écart important apparaît, nous devons remplacer le capteur défaillant.Afin de faciliter ce traitement au jour le jour, j’ai mis en place, en début de campagne, des outils permettant d’extraire plusieurs fois par jour les données des différents instruments et de les compiler dans plusieurs  formats.L’idée étant de proposer aux scientifiques une panoplie de formats de fichiers à partir de laquelle ils puissent effectuer leur analyse avec les différents logiciels.Une fois que nous avons suffisamment de profils CTD, nous réalisons ce que l’on appelle dans notre jargon des "sections", comme un cake dont notre passage sur l’océan serait la tranche.Ci-dessous une section de température et de courant effectuée lors de la radiale à 165E :  © IRD US IMAGO Brest / J. Grelet Carte des températures de l'eau de mer La majeure partie des traitements  a été réalisée pendant cette campagne avec un micro-ordinateur Raspberry PI2 fonctionnant sous Linux, le tout pour moins de 100 €, à condition de ne pas être trop pressé, le script de traitement global prenant presque 1h40 en fin de mission !!! Pour finir, la position des stations superposées sur la route du navire visualisable sur Google Earth, il suffit de double cliquer sur le fichier .kml joint.Il y aura encore du travail à réaliser de retour au laboratoire, mais une grande partie aura déjà été faite à bord et les objectifs de cette mission sont pratiquement remplis.